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        LE RETRO-RUNNING: POURQUOI FAIRE SIMPLE QUAND ON PEUT FAIRE COMPLIQUE



Popularisé en France dans les années 80' par Christian GROLLE, le rétro-running présenterait quelques avantages mais aussi quelques inconvénients. Zoom sur cette pratique encore peu connu et souvent incomprise. 

LES BIENFAITS DU RETRO-RUNNING: 

Pour le professeur Bary BATES, la pratique régulière de la course arrière féliciterait l'équilibre, la proprioception, l'activité neuromusculaire et constituerait un excellent exercice préventif contre de nombreuses blessures. Pour lui, la course arrière (combiné à la course avant) améliorerait l'équilibre des muscles (rapport agoniste/antagoniste) ainsi que les fonctions neuromusculaires. En effet, ceci permettrait de redresser la colonne vertébrale: lorsque l'on court en arrière, les muscles du dos agissent comme un contrepoids aux pectoraux et au abdominaux. En d'autres termes, lorsque nous courrons en arrière, nous nous tenons plus droit. Cela permettrait aussi de renforcer certains muscles, notamment les fessiers et les ischio-jambiers (utilisation en phase de rééducation ou réathlétisation) 

En effet la course en arrière permettrait de faire travailler trois qualités: d'une part, la vitesse de contraction des ischio-jambiers; d'autre part, l'appui sur l'avant-pied et les muscles de la cheville et enfin les quadriceps. Cela permettrait de gagner une plus grande explosivité au niveau des quadriceps et des ischio-jambiers, fort utile en course avant, mais aussi d'avoir des vastes internes et externes plus solides et une meilleure coordination générale. 

Enfin le rétro-running permettrait d'attaquer la foulée avec la plante du pied et non le talon, et ainsi d'avoir un effet amortissant "naturel". Ceci, sera particulièrement recommandé pour les personnes souffrant d'arthrose du genou et qui, de fait, ne peuvent pas courir beaucoup, au risque de détériorer d'avantage leurs articulations. De plus, cela permettrait de soulager le talon, souvent sollicité dans la marche ou dans la course en avant (Activation et renforcement des muscles du pieds afin de prévenir les blessures) 
En effet, dans la course  "classique", l'attaque du sol avec la plante du pied n'est pas bonne; celle-ci devant se faire avec le talon afin de pouvoir dérouler le pied au sol. Néanmoins, dans la course classique, à partir d'une fréquence d'appui supérieure à 180 appuis/minutes, l'attaque au sol se fera avec l'avant du pied et non plus avec le talon (l'athlète n'ayant plus le temps de dérouler le pied au sol et le griffé s'effectuant en l'air) 

DANS LE DOMAINE DE LA REEDUCATION & REATHLETISATION: 

Comme nous l'avons vu, la course arrière et de plus en plus utilisée en rééducation et réathlétisation. Elle peut-être utilisée dans le cas d'une rééducation du dos (grâce à des posture différentes du tronc) mais aussi dans le cas d'un rétablissement et renforcement de l'articulation de la hanche suite à une blessure. Enfin, elle peut-être utilisée dans le cas d'une guérison du tendon d'Achille ou d'une entorse de la cheville après une blessure au tendon (renforcement de la cheville) 

LES INCONVENIENTS DU RETRO-RUNNING:

Outre ses bienfaits sur le renforcement musculaire (fessiers, ischios, quadriceps sollicités différemment) et son utilisation en rééducation, la course arrière présente quelques inconvénients. 

Premièrement, la faite de courir avec le dos et les cervicales vrillées pour regarder en arrière pourrait engendrer des problèmes à long terme (douleur musculaire au niveau de la nuque, du dos...) 

Deuxièmement, la course arrière, même si celle-ci peut-être bénéfique en réathlétisation, ne le sera pas forcément pour l'entraînement. En effet, la course arrière n'apporterait pas de bénéfices dans l'amélioration de la foulée (temps d'appui plus long et appui plus en poussée...) 
De plus, la course arrière s'éloigne grandement des principes moteurs de la course avant et de ce fait, les bénéfices pour la performance seront presque inexistant (caractère des tensions musculaires différents, membres libres différents...) 
Enfin, la chaîne postérieures, qui est très importante en course avant pour la propulsion sera travaillée différemment en course arrière, ce qui nous éloigne encore plus de la course avant (muscles sollicités différemment, propulsion différente...) Nous pourrions penser que cela pourrait entraîner à long terme une modification de notre foulée de course (nouveau schéma moteur ? cadence de pas réduite ? déroulement du pied différent ? ...) 

EN RESUME: 

La course arrière solliciterait les membres inférieurs différemment et plus particulièrement les quadriceps, les fessiers et les muscles autour de la colonne vertébrale. De plus la course arrière permettrait d’améliorer la posture (alignement des segments du corps par le redressement de la colonne vertébrale) et de développer la vision latérale et périphérique ainsi que l’équilibre. Cependant, bien que son utilité soit reconnue en réathlétisation/rééducation, dans le domaine de l’entraînement, celle-ci est plus controversée. En effet, nous avons vu que la course arrière pouvait entrainer à long terme des torsions au niveau du dos et des cervicales et que celle-ci s’éloignait grandement des principes moteurs de la course avant et des ses bienfaits sur l’amélioration de la foulée (la course arrière ne répondant pas aux principes moteurs de la course en avant)

Néanmoins, la course arrière pourra être pratiquée dans le cadre d’une rééducation et/ou réathlétisation mais aussi en fin d’échauffement afin d’aborder différemment le travail de renforcement. Celle-ci pourra se faire en guise d’exercice éducatif (gamme à réaliser en déplacement arrière : skipping arrière, talon fesse arrière…) ou dans une séance de préparation physique générale (travail en côte par exemple pour solliciter d’avantage les quadriceps et limiter l’action pliométrique des mollets) 


RISQUES ET LIMITES :

Comme toutes disciplines nouvelles, il faudra commencer progressivement et le pratiquer de manière modérée. On conseillera de privilégier les gammes arrières (skipping arrière, talon fesse arrière…) pour démarrer progressivement et appréhender le déplacement arrière.  En effet les muscles sont sollicités différemment et dans des mouvements qu’ils n’ont pas l’habitude d’effectuer. Il faudra faire attention à la torsion du dos et aux chutes (se tenir droit et éviter d’être penché en arrière, éviter de tourner le buste pour regarder derrière soit mais plutôt la tête ;) ) Enfin la course arrière peut-être pratiquée à la place d’exercices à dominante excentrique. En effet celle-ci stimule les adaptations au niveau du cycle d’étirement-contraction à forte composante excentrique dans pour autant engendrer de courbatures et d’inflammation contrairement à un exercice à dominante excentrique.

RECHERCHE :

·        Running backwards: soft landing-hard takeoff, a less efficient reboun

     A New Direction to Athletic Performance: Understanding the Acute and Longitudinal Responses to Backward Running

         An analysis of the rebound of the body in backward human running



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